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..............Je suis assis là, à même le sol. Mon sitar est juste devant moi… je ne vais pas le saisir tout de suite… Non, je veux d’abord le regarder… suivre des yeux ses lignes élancées, sa rondeur sensuelle, ces cordes infiniment longues, comme pour aller accrocher au ciel quelques notes arrachées à la terre…
Non. Je veux d’abord me recueillir dans mon silence, effleuré de mon esprit l’air avant d’y résonner… Et puis je ne sais pas en jouer autrement que lorsque la transe me prend… je ne veux pas en savoir autrement… la transe me conduit directement à l’essentiel. Je hais ces musiques bavardes et ces musiciens arrogants qui écrasent ceux d’en dessous par leur suffisante dextérité… non, moi, je préfère me recueillir, éviter le brouhaha de l’inachevé et me tourner vers la note ultime. Miles Davis disait, « Pourquoi jouer beaucoup de notes, alors que l’on pourrait ne se contenter que des plus belles… » Non, moi, je ne veux pas savoir tout jouer. Quelle prétention est-ce là ? Je veux juste découvrir ma propre musique, et la jouer au sommet de moi-même… Franchir les barrières, toutes, avant d’émettre le moindre son… Emplir l’espace de silence, avant de l’habiter du minimum que la grâce demande. Il m’arrive même parfois de tout laisser en silence, de ne produire aucun son. Ce jour là, le silence se suffit sans doute à lui-même. Pourquoi irais-je l’encombrer de mon flot inutile ? Aujourd’hui est un jour comme cela.
Je suis assis là, à même le sol, devant mon sitar… Et cela suffit à mon bonheur…
Non. Je veux d’abord me recueillir dans mon silence, effleuré de mon esprit l’air avant d’y résonner… Et puis je ne sais pas en jouer autrement que lorsque la transe me prend… je ne veux pas en savoir autrement… la transe me conduit directement à l’essentiel. Je hais ces musiques bavardes et ces musiciens arrogants qui écrasent ceux d’en dessous par leur suffisante dextérité… non, moi, je préfère me recueillir, éviter le brouhaha de l’inachevé et me tourner vers la note ultime. Miles Davis disait, « Pourquoi jouer beaucoup de notes, alors que l’on pourrait ne se contenter que des plus belles… » Non, moi, je ne veux pas savoir tout jouer. Quelle prétention est-ce là ? Je veux juste découvrir ma propre musique, et la jouer au sommet de moi-même… Franchir les barrières, toutes, avant d’émettre le moindre son… Emplir l’espace de silence, avant de l’habiter du minimum que la grâce demande. Il m’arrive même parfois de tout laisser en silence, de ne produire aucun son. Ce jour là, le silence se suffit sans doute à lui-même. Pourquoi irais-je l’encombrer de mon flot inutile ? Aujourd’hui est un jour comme cela.
Je suis assis là, à même le sol, devant mon sitar… Et cela suffit à mon bonheur…
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..........I sit there, on the floor. My sitar is just in front of me… I am not going to seize it for now … No, I want at first to watch… following by eyes its hurt lines, its sensual curvature, these infinitely long ropes, as to go to hang on the sky some notes torn away from the ground … No. I want at first to take myself in my silence, brushed by my spirit the air before resounding there … And then, I don’t know how to play it except when the trance takes me… I don’t want to know about it otherwise the trance leads me directly to the main part. I hate these talkative music and these arrogant musicians who crush those of below by them self-important dexterity… Not me, I prefer to take in myself, avoid the hubbub of the unfinished and turn me to the ultimate note… Miles Davis said, “Why to play many notes, while we could content ourselves only of the most beautiful …” No, me, I do not want to know how to play everything. What claim is it there? I just want to discover my own music, and to play it at the top of myself … Cross barriers, all, before emitting the slightest sound … Fill the space of silence, before living in it of the minimum for which the grace asks. I even leave sometimes everything silently, to produce no sound. This day there, the silence is doubtless self-sufficient in itself. Why would I go to flood it of my useless stream? Today is a day as it.
I sit, on the floor, in front of my sitar there … And it is enough for my happiness …
I sit, on the floor, in front of my sitar there … And it is enough for my happiness …
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