Nan-in, maître japonais sous le règne des Meiji reçut un jour un professeur de l’université venu s’informer sur le Zen. Comme il servait le thé, Nan-in remplit la tasse de son visiteur à ras bord et continua à verser. Le professeur regarda le thé déborder, jusqu’à ce qu’il s’écrie, excédé : - Arrêtez, ma tasse est pleine ! - Tout comme cette tasse, dit Nan-in, tu es rempli de tes propres opinions. Comment pourrais-je te montrer ce qu’est le zen?
Il est en nous une force d’orgueil qui nous pousse à accumuler le savoir comme les militaires affichent leurs médailles. Nos petites conquêtes de savoir sont comme les faits d’arme : des victoires empoisonnées.
Et nos esprits acculent des fragments du grand Savoir, croyant être assez gros pour le contenir en entier… Et nous n’éclairons en nous que notre égo, en aveuglant notre vision du réel monde.
Ainsi les années à collectionner les médailles de la connaissance alourdissent notre conscience, jusqu’à nous faire mourir, plein d’une obèse autosatisfaction.
Pareils sont aussi nos souvenirs, que notre esprit épingle au mur de notre cerveau, finissant par en cacher la couleur.
Et les murs blancs de notre présent prennent la couleur de notre passé, nourrissant nos jours de regrets pour les instants passés, de regards en arrières sur nos vieilles histoires… finissant par occuper tellement notre présent que notre avenir n’arrive plus à se dessiner sous nos pas…
Savoirs et souvenir sont la nourriture de notre conscience en éveil. Gardons-nous les trognons de nos pommes, les épluchures de nos carottes ? Alors pourquoi garder savoirs et souvenirs.
Digérons-les et grandissons par eux…
Et nos esprits acculent des fragments du grand Savoir, croyant être assez gros pour le contenir en entier… Et nous n’éclairons en nous que notre égo, en aveuglant notre vision du réel monde.
Ainsi les années à collectionner les médailles de la connaissance alourdissent notre conscience, jusqu’à nous faire mourir, plein d’une obèse autosatisfaction.
Pareils sont aussi nos souvenirs, que notre esprit épingle au mur de notre cerveau, finissant par en cacher la couleur.
Et les murs blancs de notre présent prennent la couleur de notre passé, nourrissant nos jours de regrets pour les instants passés, de regards en arrières sur nos vieilles histoires… finissant par occuper tellement notre présent que notre avenir n’arrive plus à se dessiner sous nos pas…
Savoirs et souvenir sont la nourriture de notre conscience en éveil. Gardons-nous les trognons de nos pommes, les épluchures de nos carottes ? Alors pourquoi garder savoirs et souvenirs.
Digérons-les et grandissons par eux…
Nan-in, Japanese master under the reign of Meiji received one day a professor to inquire on the Zen. As he served the tea, Nan-in filled the cup of his visitor to the brim and continued to pour. The professor watched the tea extending beyond, until he exclaimed, irritated:
- Stop, my cup is full!
- Quite as this cup, says Nan-in, you are filled with your own opinions. How I could show you what is Zen ?
There is in us a force of pride which urges us to accumulate the knowledge as the soldiers show their medals. Our small conquests of knowledge are as the military successes: poisoned victories.
And our spirits amass fragments of the Great Knowledge, believing to be rather big to contain it in its entirety … And we enlighten in us only our ego, by blinding our vision of the real world.
So years to collect the medals of the knowledge weigh down our consciousness, until make us die, full of an obese self-satisfaction.
Similar are also our souvenirs, which our spirit pins to the wall of our brain, hiding finally its color.
And the white walls of our present take the color of our past, feeding our days of regrets for the past moments, of looks back on our old stories … Finally occupying so our present that our future does not manage any more to be outlined under our steps …
Knowledge and souvenirs are the food of our consciousness awaking. Do we keep the cores of our apples, the peels of our carrots? Then why to keep knowledge and souvenirs?
Let us digest them and let us grow by them…
And our spirits amass fragments of the Great Knowledge, believing to be rather big to contain it in its entirety … And we enlighten in us only our ego, by blinding our vision of the real world.
So years to collect the medals of the knowledge weigh down our consciousness, until make us die, full of an obese self-satisfaction.
Similar are also our souvenirs, which our spirit pins to the wall of our brain, hiding finally its color.
And the white walls of our present take the color of our past, feeding our days of regrets for the past moments, of looks back on our old stories … Finally occupying so our present that our future does not manage any more to be outlined under our steps …
Knowledge and souvenirs are the food of our consciousness awaking. Do we keep the cores of our apples, the peels of our carrots? Then why to keep knowledge and souvenirs?
Let us digest them and let us grow by them…
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