Il y a des soirs noirs comme l’abime
Des matins blancs comme de l’encre
Des rires lointains à déchirer les brumes
Qui ne laissent pour trace
Qu’une saveur aride et salée
Où rien ne repoussera, jamais.
Se tenir debout, forcé,
Et rencontrer aubes et aurores
Au-delà de la vie, et plus loin.
Ces âmes sans âmes qui ravagent,
Torturent, puis partent ailleurs
Pour aspirer d’autres vies fleuries
Et les laisser inerte, juste une ombre.
Il y a des soirs noirs comme un refuge
Des matins blancs comme la peur,
Et des brumes lointaines pour voiler les rires
Qui, ailleurs, iront de champs en déserts
Apporter leur chant et leur faux-air,
Pour ne laisser là, que l’ombre d’un néant.
Et si vous me demandez de qui donc s’agit-il ,
Priez de ne jamais savoir, espérez de ne jamais la voir.
Car elle tordra votre esprit comme le feu plie l’acier,
Et vous voilà marionnette, suspendu au fils de ses délires,
Mu par ses soubresauts erratiques et irrationnels.
Vous verrez alors midi dans la nuit
Et vos jours seront une ombre.
Il y a des soirs comme une fin
Des matins qui ne viennent plus.
Les rires ont disparu, et c’est tant mieux,
Mais il reste la brume, à l’infinie.