samedi 11 octobre 2008

***

***


CE QUI EXISTE N’EXISTE PAS


Entrechoqué de froissements à la frontière des hypothèses théoriques blafardes qui se répandent en fumée bleue aux soirs des divans de connivence alors que les vapeurs de l’obscène vérité se glissent insidieusement dans la verdeur des fentes humides, le virus écarlate de la désobéissance aux lois éternelles se répand dans les couloirs de d’une conscience auto-clouée à la porte de son propre enfer.


Peut-il en être autrement ? Se peut-il qu’un envers existe ? Car nos têtes ne savent pas, Et ne voient dans les réalités Que l’expression d’une certitude Absolue et avérée. Pourtant, en prêtant bien l’oreille De notre conscience devenue véloce Par absorption massive D’anticoagulants neuroniques, Nous pourrions entendre Le son de nos propres silences Se noyer dans les foules indifférentes.




Ce qui existe n’existe pas… Le visible est invisible… Pour voir par deçà les certitudes mathématiques et leurs statistiques probatoires, il faut avoir la vigilance de l’ardant autant qu’une pensée circulaire s’enroulant aux pieds des gouffres du temps qui passe, transformant le moindre rayon de lumière en vérité dérisoire. Car ce qui est n’est que néant dans les vagues d’une mer de dopamine universellement, quêtée mais tellement ignorée. Ce qui parait se dissout à l’épreuve de la vision parfaite, dans l’équation de l’éternité divisée par le quotient des jours.



Ce qui existe n’existe que sous nos doigts, n’existe que sous nos rêves… Mais nos rêves sont fragiles et ne pas y apporter la plus haute attention fera que les rêves qui furent n’existeront plus que dans le néant de ce qui existe…

***




WHAT EXISTS DOES NOT EXIST


Collided from rustles to the border of the pale theoretical hypotheses which spread into blue smoke in evenings of complicity divans while the vapors of the obscene truth skip insidiously into the vitality of the wet cracks, the scarlet virus of the disobedience in the eternal laws spreads in the consciousness’ corridors self-nailed to the door of its own hell.


Can it be there otherwise? Is it possible that a reverse do exist? Because our heads do not know, And see in the realities Only the expression of an absolute and Turned out certainty. Nevertheless, by well listening Of our consciousness become quick By massive absorption Of neuronal anticoagulants, We could hear The sound of our own silences To drown itself in the indifferent crowds.





What exists does not exist … The visible is invisible … To see over the mathematical certainties and their probationary statistics, it must be the attentiveness of the ardent as much as a circular thought winding at abysses’ feet of the time which passes, transforming the slightest ray of light unto a derisory reality. Because what exists is only nothingness in the waves of a sea of universally dopamine, begged but so ignored. What seems dissolves in the test of the perfect vision, in the equation of eternity divided by the quotient of days.


But our dreams are fragile and to not bring it the highest attention will make that the dreams which were will not exist more than in the nothingness of what exists …

No title necessary

...



Ce soir je pleure
Parce des tonnes d’eau mortes
Ont fondu sur mon âme.
J’attendais, le cœur en fête
Et le verbe comme un bouquet de roses…
Mais les mots sont retombés
Dans les poussières d’une journée trop chargée,
Dans les couloirs d’un esprit vidé
De s’être sans doute trop donné ailleurs…
Alors ce soir je pleure
Les tonnes d’eau morte
Qui ont inondées mon cœur
Lorsque ma voix s’est perdue dans la brume,
Et que seul le murmure du vent m’a répondu,
« Il n’y a qu’un silence d’absence… »
Alors que l’instant d’avant
Des phrases entières s’écrivaient
Sur les murs d’une ville sombre
Pour les passants attardés
A regarder passer l’Ange.
Ce soir je pleure car je valais
Moins qu’un passant….



This evening I mourn
Coz of the tons of dead water swept down
On my soul.
I waited, the heart in feast
And the verb as a bouquet of roses …
But the words fell
Into dusts of a too much loaded day,
In the lanes of a spirit
Emptied maybe to have too much given itself
Somewhere else …
Then this evening I cry
The tons of dead water
Which flooded my heart
When my voice got lost in the mist,
And when only the rustle of the wind answered me,
« There is only silence of absence …»
While the moment before
Whole sentences spelt
On the walls of a dark city
For the passers-by, last
To watch the Angel passing by.
This evening I cry because
I cost less than a passer-by.

vendredi 10 octobre 2008

kupu-kupu dan bunga
















Le papillon et la fleur ont les mêmes ailes
La fleur et le papillon ont les mêmes couleurs
Ils ont d’abord le même rêve
De ciel et de soleil,
D’aube et de crépuscule
D’une même étreinte.

Le papillon et la fleur sont un.





The butterfly and the flower have the same wings
The flower and the butterfly have the same colors
They have at first the same dream
Of sky and sun,
Of dawn and of twilight
Of the same embrace.

The butterfly and the flower are one.

La dernière Danceuse - [ partie 2 ]

...




Est-elle une ombre qui se glisse
Dangereusement hors de la nuit ?
Est-elle un souffle luisant
A l’orée des rêves ?
Est-elle le soupir
Des Divinités oubliées ?
A-t-elle une âme ou
Est-elle l’Âme de ce qui vit ?
A-t-elle traversé les océans
De pluies et de grêles
Pour déposer ainsi
A nos yeux sa grâce
Hors des abîmes du temps ?




Est-elle le geste pur,
Le regard limpide ?
Est-elle l’eau des ruisseaux murmurants,
Le soleil qui frissonne les champs de riz ?
Est-elle le feu qui purifie,
Le vent qui lave la terre ?
Est-elle un livre aux pages vierges
Qui ne laisse au destin
Que les points et les virgules ?
Est-elle ce parfum
Qui flotte à l’horizon lointain,
Ce goût de fruit d’éternel ?

Oui, elle est tout cela.
Elle est la dernière Danseuse…






THE LAST DANCER [ part 2 ]


Is she a shade which skips
Dangerously outside the night?
Is she a gleaming breath
At the edge of the dreams?
Is she the sigh
Of The forgotten Divinities?
Has she a soul or
Is the Soul of what lives?
Did she crossed the oceans
Of rains and hail to deposit so
At our eyes her grace
Outside the abysses of time ?



Is she the pure gesture,
The crystal clear glance?
Is she the water of the murmuring brooks,
The sun which shivers the rice fields ?
Is she the fire which cleanses,
The wind which washes the earth ?
Is she a book on the blank pages
Which leaves to the fate
Only points and commas?
Is she this perfume
Which floats on the distant horizon,
This taste of fruit of eternal?

Yes, she is all this.
She is the last Dancer …



mardi 7 octobre 2008

CHRIST DROWNED .... CHRIST NOYÉ

****



CHRIST NOYÉ
[ Le Berger Des Tempêtes ]



*
RETOURNE-TOI – REGARDE-MOI
NE VOIS-TU PAS, AU FOND DE MES YEUX,
DESCENDRE UNE NUIT
COMME JAMAIS IL N’EN FUT ?
ET SI QUAND MÊME IL EN FUT
JADIS DE TERRIBLES,
CELLE-CI TE FERA PÂLIR
COMME LE JOUR PÂLIT L’AURORE.

*

RETOURNEZ-VOUS, REGARDEZ-MOI
NE VOYEZ-VOUS PAS
A LA LUEUR DES FOUDRES
RÉGNANT EN MA RÉTINE
QUE JE SUIS L’ULTIME DESTRUCTEUR ?
QUE MA COLÈRE TERRIFIE LES OS
ET DÉSATOMISE LES ÂMES,
POUR PEU QU’ELLES S’AVENTURENT
TROP PRÉS DE MOI

*
VOUS TOUS, ÉCOUTEZ MON CHANT
ET VOUS PÉRIREZ,
VISITEZ MA TÊTE ET VOUS REGRETTEREZ
VOS CAUCHEMARS
COMME VOUS PLEURIEZ VOS FRÈRES.


*
IL N’EST NUL ECHAPPATOIR
A CE CHAOS.
CAR LA OU JE VIS
LA LUMIERE DIVINE NE S’AVENTURE PAS
ET S’IL EST VRAI QUE LE BLANC NAIT DE L’OMBRE
C’EST L’OMBRE QUI NAIT DE CE BAIN ROUGE.
ET CES PLAIES, MERE DE NOS SALUTS
EN SONT FORCEMENT LA SOURCE.

*
VOUS, LES GENS
PIETINEZ MON SOUFFLE.
ET DE VOS PIEDS
JAILLIRONS LES ETOILES.
CAR SI LES PAS
DES VAGABONDS SONT TROUES,
CEUX DES HUMBLES
SONT CELESTES.

*
VOUS, TOUS,
NE QUETEZ PLUS VOS VIES
AUX PORTES DES PARADIS
VOUS N’Y TROUVEREZ
QUE LES TROUS DE VOS MISÈRES,
ET SUR VOS POITRINES
SE DESSINERA LA CROIX.

*
CAR
JE SUIS LE CHRIST NOYÉ.


****

CHRIST DROWNED
[ The Shepherd Of Storms]




*
TURN OVER - LOOK AT ME
DON'T YOU SEE, AT THE BOTTOM OF MY EYES,
TO DESCEND ONE NIGHT
AS EVER IT WAS NOT?
AND IF NEVERTHELESS IT WAS
FORMERLY TERRIBLE ONES,
THIS ONE WILL MAKE YOU FADE
AS THE DAY FADES THE DAWN.

*
TURN OVER YOU, LOOK AT ME
DON'T YOU SEE
BY THE GLEAM OF THE LIGHTNINGS
REIGNING IN MY RETINA
THAT I AM THE ULTIMATE DESTRUCTOR?
THAT MY ANGER TERRIFIES BONES
AND DE-ATOMISES HEARTS,
FOR FEW THEY VENTURE
TOO MEADOWS OF ME

*
YOU ALL,
LISTEN TO MY SONG
AND YOU WILL PERISH,
VISIT MY HEAD
AND YOU WILL REGRET
YOUR NIGHTMARES
AS YOU CRIED YOUR BROTHERS.



*
IT IS NOT NULL LOOPHOLE
TO THIS CHAOS.
BECAUSE THERE, WHERE I LIVE,
DOES NOT VENTURE THE DIVINE LIGHT
AND IF IT IS TRUE THAT WHITE ARISE OF THE SHADE
IT IS THE SHADE WHICH RISE OF THIS RED BATH.
AND THESE WOUNDS, MOTHER OF OUR SAFETIES
ARE SURELY ITS SOURCE.

*
YOU, PEOPLE
TRAMPLE MY BREATH.
AND OF YOUR FEET
WILL SPOUT OUT STARS.
BECAUSE IF STEPS OF
THE VAGRANTS ARE PIERCED,
THOSE OF THE HUMBLE
ARE CELESTIAL.

*
YOU, ALL,
DO NOT SEARCH ANY MORE YOUR LIVES
AT THE DOORS OF THE PARADISES
YOU WILL FIND THERE
ONLY HOLES OF YOUR MISERY,
AND ON YOUR CHESTS
WILL DRAW THE CROSS.

*
BECAUSE
I AM CHRIST DROWNED.


****

wrote in 1987

Le Jour Où Je Suis Mort ... The Day I Died







http://2.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOpy-HVByyI/AAAAAAAAAjE/DK7NwkLtCrE/s400/139941_962_1130161092328-foetus.jpg

http://3.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOpy-g1ILBI/AAAAAAAAAjM/_EJxPbsZyc4/s400/embryon.gif



http://1.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp0kWvj1KI/AAAAAAAAAj8/WIdS6_rEyRU/s400/Foetus060806_429x600.jpg








Le jour où je suis né

Il y avait des marées et du blé.

Il y avait du soleil et des ruisseaux.

Il y avait chants et sourires.

Il y avait des enfants et puis des mères

Il y avait des ciels bleus et des orages

Il y avait


The day I was born

There were tides and wheat.

There was of the sun and brooks.

There was singing and smiles.

There were children and then mothers

There was skies of blue and thunderstorms

There was …







http://1.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOpy-u8OFRI/AAAAAAAAAjU/CCcO-tcA7hE/s400/090606_torrent-750877.jpg

http://4.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOpy-49g_BI/AAAAAAAAAjc/y2PdRCCmTS0/s400/abeille_ruche.jpg



http://2.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp0krLjnYI/AAAAAAAAAkM/IVMi1MxhPt0/s400/saintbonnet-saintprivatledragon007_sm.jpg

http://3.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp0kfxNg6I/AAAAAAAAAkE/NjN7yPrinSI/s400/paysage_de_chine_imagelarge.jpg











Quand je suis né

la terre m’a dit

Que les rivières allaient à la mer

Et qu’il pleuvait l’eau de l’océan.

Que les hirondelles migraient au

printemps
Et que le miel des abeilles

guérissait

Et que les torrents désaltéraient

La terre m’a dit


When I was born

the earth said to me

That rivers ran to the sea

And that it rained water of the ocean.

That swallows migrated in spring,

That the honey of bees cured

And that torrents quenched.

The earth said to me …








http://3.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOpy_AN6nUI/AAAAAAAAAjk/ESR5xwLPtXo/s400/cadavre_a_la_morgue_non_fonctionnelle_de_l_Hopital_de_la_Providence.jpg

http://4.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp1oKOXshI/AAAAAAAAAkU/Ggo4YlH70lI/s400/air+polution.jpg


http://4.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp0jy4kQAI/AAAAAAAAAjs/_Ixk4_HJu38/s400/pollution.jpg

http://3.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp1oloE7OI/AAAAAAAAAkc/RS_sAgTvIFE/s400/moine-mort-c6dfb.jpg









Le jour où j’ai ouvert les yeux,

Que je suis devenu grand

Tout m’a paru différent.

Les champs ne donnent plus que

du poison ;

Les océans pleurent de l’acide sur les forêts ;

Les enfants naissent sans père ;

Les mères n’ont plus de maris ;

Les poissons vivent en

appartement

Et les oiseaux travaillent à la

poste ;

Ma mère va avoir deux cent

cinquante trois ans,

Mais cela fait cent trente ans

qu’elle a la maladie d'Alzheimer ;

Et l’animal le plus sauvage de la

planète est le mulot…

Tout m’a paru différent, alors…



The day I opened eyes,

When I became older

Everything seemed to me

Different.

Fields give of poison;

The oceans cry acid on forests;

The children are born without

father;

The mothers don't have

husbands anymore;

Fishes live in apartment

And birds work on the post office;

My mother is going to be two

hundred and fifty three years old,

But she has Alzheimer's disease

since one hundred and thirty

years;

And the wildest animal of the

planet is … the field mouse …

Everything seemed to me

different, then …








BNW-Carlisle-Umunna-Nigeria-Biafra-War-child-casualty-3.jpg

mort.bmp



le-cadavre-baroque-collage-coll-part-paris.jpg

cadavre_a_la_morgue_non_fonctionnelle_de_l_Hopital_de_la_Providence.jpg

war.jpg








Le jour où les marchands eurent

finit de piller

Les dernières semences, les

dernières récoltes,

Le soir où les armées d'arriérés

eurent finit de massacrer

Les derniers enfants, les

dernières femmes,

Alors tous les endormis de la

terre,

Les cœurs aveugles et sourds se

mirent trop tard

A pleurer leur triste sort, leur

infortune.

Le jour où les marchands…


The day the traders had stops

plundering

The last seeds, the last harvests;

The evening when the arrears'

armies had stops massacring

The last children, the last women;

Then all the sleepy of the earth,

The blind and deaf hearts started

too late

To cry on their sad fate, their

misfortune.

When the traders …






http://1.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp0kSqvm9I/AAAAAAAAAj0/dDokjX0RXzQ/s400/route-mort1160041216.jpg







Le jour où je suis mort

J’ai pris mon baluchon et je suis

monté sur une montagne…


The day I died.

I took my bundle and I rose on a

mountain…






http://4.bp.blogspot.com/_cpKHGqBVuL8/SOp1owgEtSI/AAAAAAAAAkk/-sANsp3wbUs/s400/solidao.4.jpg





+













lundi 6 octobre 2008

Ný Batterí

SIGUR RǿS





Ný Batterí

Heftur Með Gaddavír Í Kjaftinum Sem Blæðir Mig
Læstur Er Lokaður Inn Í Búri
Dýr Nakinn Ber Á Mig
Og Bankar Upp Á Frelsari
Ótaminn Setur Í Ný Batterí
Og Hleður Á Ný (X4)
Við Tætum Tryllt Af Stað
Út Í Óvissuna
Þar Til Að Við Rústum Öllu Og Reisum Aftur
Aftur Á Ný (X3)
Aftur Á Bak Þar Sem Við Ríðum
Aftur Með Gaddavír
Í Kjaftinum Sem Rífur Upp Gamalt Gróið Sár
Er Orðinn Ryðguð Sál
Rafmagnið Búið
Mig Langar Að Skera
Og Rista Sjálfan Mig Á Hol
En Þori Það Ekki
Frekar Slekk Ég Á Mér
Aleinn Á Ný

















New Batteries

Barbwire Stapled In My Bleeding Mouth
Locked In A Cage
Naked Animals Beat Me
A Liberator Knocks
An Untamed Inserts New Batteries
And Charges Once Again (X4)
We Set Off
Into The Unknown
Until We Destroy Everything And Are Dominant
Once Again (X3)
Once Again In The Back Where We Ride
The Barbwire Returns
In My Mouth, Ripping Up An Old Healed Wound
My Soul Has Grown Rusty
The Electricity Is Gone
I want to cut
And slice myself to death,
But daren't risk it.
Instead I turn myself off,
Alone again.




















...

AU BORD DU GOUFFRE

...


par Paul Krugman
3 octobre 2008

Voilà deux semaines que les très mauvaises nouvelles se succèdent à un rythme accéléré. Des secteurs entiers des marchés du crédit sont à l’arrêt. Les conséquences de la crise financière sur l’économie réelle s’aggravent de jour en jour. La crise menaçant d’échapper à tout contrôle, il faudrait agir résolument et rapidement. Pourtant, les responsables du moment ne sont pas à la hauteur de la situation et quatre mois nous séparent encore de l’entrée en fonction de la nouvelle équipe à la Maison Blanche. Quatre mois durant lesquels pas mal de choses peuvent - et vont sans doute - mal tourner, avertit Krugman.


Par Paul Krugman, New York Times, 2 octobre 2008

Voilà trois semaines de cela, il était encore possible d’affirmer que l’état de l’économie américaine, bien que franchement médiocre, n’était pas catastrophique. Que le système financier, bien que soumis au stress, ne s’effondrait pas et que les difficultés de Wall Street n’avaient que peu d’impacts sur Main Street, l’économie réelle.

Mais c’était il y a trois semaines.

Les nouvelles en provenance de la finance et de l’économie depuis la mi-septembre ont été vraiment très, très mauvaises. Et ce qui est vraiment effrayant, c’est que nous abordons cette période de crise grave sous la conduite de responsables affaiblis et en proie à la confusion.

Cette avalanche de mauvaises nouvelles a débuté le 14 septembre. Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, pensait qu’il pourrait s’en tirer en laissant faillir la banque d’investissement Lehman Brothers. Il a eu tort. Les investisseurs ont été piégés par l’effondrement de Lehman. Comme l’a écrit The Times, Lehman est devenue « Le piège à cafard des investisseurs de Wall Street : ils sont entrés, mais ils ne peuvent plus sortir. » Sur les marchés financiers, leur sort a semé une panique qui depuis n’a fait que croître. Les thermomètres du stress financier sont montés en flèche, indiquant une fièvre carabinée, et des pans entiers du système financier ont tout simplement vu disparaître toute activité.

Il devient de plus en plus évident que cet effondrement de la finance se propage sur Main Street. Les petites entreprises ont du mal à lever des fonds et se voient couper leurs lignes de crédit. Les chiffres de l’emploi et de la production industrielle se sont fortement aggravés, ce qui suggère qu’avant même la chute de Lehman l’économie, déjà en ralentissement depuis l’an dernier, était en chute libre.

Jusqu’à quel point cette situation est-elle grave ? Des commentateurs habituellement modérés sont maintenant apocalyptiques. Ce jeudi, le trader John Jansen notait sur son blog que les conditions actuelles sont « l’équivalent financier du règne de la Terreur durant la Révolution Française », et Joel Prakken, de Macroeconomic Advisers, écrit que l’économie semble être au « bord de l’abîme ».

Et ceux qui devraient nous conduire loin de cet abîme sont partis déjeuner...

La Chambre va probablement voter vendredi sur la dernière version du plan de sauvetage. A l’origine, c’était le plan Paulson, puis c’est devenu le plan Paulson Dodd-Frank. Désormais il faudrait sans doute écrire le plan Paulson-Dodd-Frank-Clientèlisme (la dernière version contient encore plus de cadeaux fiscaux que la précédente). J’espère qu’il sera adopté, tout simplement parce que nous sommes en pleine panique financière, et qu’un nouveau vote négatif provoquerait une panique encore pire. Ou, pour le dire différemment : l’économie est désormais l’otage des fautes commises par le Département du Trésor.

Car ce plan est une vraie calamité - et c’est inexcusable. Le système financier est soumis au stress depuis plus d’un an, et des plans d’urgence soigneusement préparés auraient du être prêts à l’emploi pour le cas où les marchés s’effondreraient. De toute évidence, il n’y en avait pas : le plan Paulson a clairement été rédigé dans la précipitation et la confusion. Et les fonctionnaires du Trésor n’ont toujours pas fourni d’explication claire sur la façon dont ce plan est censé fonctionner. Sans doute parce qu’ils n’ont eux-mêmes aucune idée de ce qu’ils font.

Malgré tout, comme je l’ai écrit, j’espère que ce plan sera adopté, parce que sinon, nous allons probablement assister à une panique encore plus grande sur les marchés. Au mieux, ce plan permettra de gagner un peu de temps pour rechercher une vraie solution à la crise.

Reste la question : disposons nous de temps ?

La solution à nos difficultés économiques devra d’abord passer par un sauvetage du système financier bien mieux conçu. Ce qui va presque certainement impliquer que le gouvernement devienne propriétaire de ce système, de façon partielle et temporaire, à la manière de ce qu’avait fait le gouvernement suédois au début des années 1990. Il est pourtant difficile d’imaginer que l’administration Bush franchisse ce pas.

Nous avons également désespérément besoin d’un plan de relance économique pour lutter contre la baisse de la consommation et de l’emploi. Il faudrait cette fois qu’il s’agisse d’un plan sérieux, qui ne soit pas basé sur l’invocation magique des réductions d’impôts, mais plutôt sur des dépenses effectuées dans les secteurs où c’est nécessaire. (Le soutien aux administrations nationales et locales, contraintes de réduire leurs dépenses au pire moment, est également une priorité.) Reste qu’il est difficile d’imaginer que l’administration Bush sur le départ crée une agence chargée de grands travaux à l’image de ce qu’avait fait Roosevelt.

Nous devrons donc probablement attendre que la prochaine administration entre en fonction. Elle devrait être beaucoup plus a même de prendre les bonnes décisions - même si c’est loin d’être assuré, compte tenu de l’incertitude sur le résultat des élections. (Je ne suis pas un fan de M. Paulson, mais je préfère l’avoir au Trésor que, disons, Phil Gramm, qui conseille McCain. )

Si l’élection n’est plus éloignée que de 32 jours, il faudra cependant près de quatre mois jusqu’à ce que la prochaine administration entre en fonction. Bien des choses peuvent - et vont sans doute - mal se passer durant ces quatre mois.

Une chose est sûre : l’équipe économique du prochain gouvernement ferait mieux d’être prête à sauter en marche, car dès le premier jour elle va devoir affronter la pire crise économique et financière depuis la Grande Dépression.


SOURCE/ Contre Info

ÊTES-VOUS PRÈS POUR LE CHANGEMENT ?

__________________


EDGE OF THE ABYSS

It has been two weeks since the very bad news succeeds one another with an accelerated rhythm. Whole sectors of the markets of the credit are in the stop. The consequences of the financial crisis on the real economy deteriorate from day to day. The crisis threatening to escape any control, it would be necessary to act determinedly and quickly. Nevertheless, the people in charge of moment are not as high as the situation and four months still separate us from the taking office of the new team to the White House. Four months in the course of which quite a lot of things can - and doubtless go - badly to turn, warns Krugman.


As recently as three weeks ago it was still possible to argue that the state of the U.S. economy, while clearly not good, wasn’t disastrous — that the financial system, while under stress, wasn’t in full meltdown and that Wall Street’s troubles weren’t having that much impact on Main Street.

But that was then.

The financial and economic news since the middle of last month has been really, really bad. And what’s truly scary is that we’re entering a period of severe crisis with weak, confused leadership.

The wave of bad news began on Sept. 14. Henry Paulson, the Treasury secretary, thought he could get away with letting Lehman Brothers, the investment bank, fail; he was wrong. The plight of investors trapped by Lehman’s collapse — as an article in The Times put it, Lehman became “the Roach Motel of Wall Street: They checked in, but they can’t check out” — created panic in the financial markets, which has only grown worse as the days go by. Indicators of financial stress have soared to the equivalent of a 107-degree fever, and large parts of the financial system have simply shut down.

There’s growing evidence that the financial crunch is spreading to Main Street, with small businesses having trouble raising money and seeing their credit lines cut. And leading indicators for both employment and industrial production have turned sharply worse, suggesting that even before Lehman’s fall, the economy, which has been sagging since last year, was falling off a cliff.

How bad is it? Normally sober people are sounding apocalyptic. On Thursday, the bond trader and blogger John Jansen declared that current conditions are “the financial equivalent of the Reign of Terror during the French Revolution,” while Joel Prakken of Macroeconomic Advisers says that the economy seems to be on “the edge of the abyss.”

And the people who should be steering us away from that abyss are out to lunch.

The House will probably vote on Friday on the latest version of the $700 billion bailout plan — originally the Paulson plan, then the Paulson-Dodd-Frank plan, and now, I guess, the Paulson-Dodd-Frank-Pork plan (it’s been larded up since the House rejected it on Monday). I hope that it passes, simply because we’re in the middle of a financial panic, and another no vote would make the panic even worse. But that’s just another way of saying that the economy is now hostage to the Treasury Department’s blunders.

For the fact is that the plan on offer is a stinker — and inexcusably so. The financial system has been under severe stress for more than a year, and there should have been carefully thought-out contingency plans ready to roll out in case the markets melted down. Obviously, there weren’t: the Paulson plan was clearly drawn up in haste and confusion. And Treasury officials have yet to offer any clear explanation of how the plan is supposed to work, probably because they themselves have no idea what they’re doing.

Despite this, as I said, I hope the plan passes, because otherwise we’ll probably see even worse panic in the markets. But at best, the plan will buy some time to seek a real solution to the crisis.

And that raises the question: Do we have that time?

A solution to our economic woes will have to start with a much better-conceived rescue of the financial system — one that will almost surely involve the U.S. government taking partial, temporary ownership of that system, the way Sweden’s government did in the early 1990s. Yet it’s hard to imagine the Bush administration taking that step.

We also desperately need an economic stimulus plan to push back against the slump in spending and employment. And this time it had better be a serious plan that doesn’t rely on the magic of tax cuts, but instead spends money where it’s needed. (Aid to cash-strapped state and local governments, which are slashing spending at precisely the worst moment, is also a priority.) Yet it’s hard to imagine the Bush administration, in its final months, overseeing the creation of a new Works Progress Administration.

So we probably have to wait for the next administration, which should be much more inclined to do the right thing — although even that’s by no means a sure thing, given the uncertainty of the election outcome. (I’m not a fan of Mr. Paulson’s, but I’d rather have him at the Treasury than, say, Phil “nation of whiners” Gramm.)

And while the election is only 32 days away, it will be almost four months until the next administration takes office. A lot can — and probably will — go wrong in those four months.

One thing’s for sure: The next administration’s economic team had better be ready to hit the ground running, because from day one it will find itself dealing with the worst financial and economic crisis since the Great Depression.

SOURCE/ New-York Times


ARE YOU READY FOR THE CHANGE ?




...




L’âge des marchands est fini.


Du haut de leur petit monde, les traders du monde entier s’affolent.
Car leur petit monde ne ressemble plus qu’à une grande débâcle.
Et les actionnaires du grand rêve capitaliste pleurent leurs pertes et profits comme je pleurerais ma mère.



Ces beaux billets verts ou jaunes, ces pièces flamboyantes, ces valeurs ajoutées, ces actions mirobolantes, ces salaires faramineux,...
Tout cela va s’effacer et disparaitre comme les larmes sous la pluie.
Car le marché s’est perdu lui-même, se mordant tellement la queue,
Que désormais, c’est sa propre tête qu’il essaye d’avaler…
Mais combien de petits, combien dans cette armées des humbles, vont tomber sous les balles de cette guerre perdu d’avance ?
Car si les plus grands tomberont de plus haut, ne vont-ils pas en entrainer d’autres dans leur chute, et le château de carte de s’affaler sur tous… ?
Au pays des marchands, les bénéfices sont individuels et les pertes sont collectives. Telle est leur loi.



...




The age of the traders is over.



Down from their small world, the traders of the whole world gets into a panic.
Because their small world does not look like more than a big collapse.
And the shareholders of the big capitalist dream cry their losses and profits as I would cry my mother.






These beautiful green or yellow papers, these blazing coins, these added values, these phenomenal stocks, these colossal salaries...
All this is going to fade and disappear as tears in the rain.
Because the market got lost itself, biting itself the tail, so henceforth, it is its own head which it tries to swallow …
But how many small of us, how much in this armies of the humble, are going to fall under the bullets of this war lost beforehand?
Because if the biggest will fall of higher, do not they bring down there some others in their fall, and the castle of card to collapse on all?
In the country of the traders, profits are individual and the losses are collective. Such is their law.


...




L’âge des rêveurs commence

Alors si ce monde s’écroule, où allons-nous vivre ?

Alors si ce monde s’écroule, ouvrons nos fenêtres et grimpons aux arbres…
Balançons ce qui ne sert à rien et encombrons-nous de fantaisies…
Construisons nous-mêmes les jardins de nos rêves et les toits de nos passions…




Inventons nos propres règles où il sera autorisé de ne pas être rentable…Mais autorisé à être soi-même…
Et partons découvrir le monde et ses secrets…



Soyons Utopiste, poète, peintre de nos vies,
Et ne laissons plus personnes nous dire comment exister…






The age of the dreamers begins

Then if this world collapses, where are we going to live?

Then if this world collapses, let us open our windows and climb on trees …
Let us throw out what is of use to nothing and let us burden ourselves with whims …
Let us build ourselves the gardens of our dreams and the roofs of our passions …



Let us invent our own rules where it will be authorized to be not profitable … And authorized to be ourselves …
And let us leave discovering the world and its secrets …


Let us be Utopian, poet, painter of our lives,
And let us not accept anyone else to tell us how to exist …


To all the Utopist