« A avoir nagé les sombres eaux s’écoulant
De mes béantes excoriations
Ma peau s’est recouverte d’une autre peau.
De cuir et de métal froid,
De fausses réalités et de signaux inversés,
Les regards qui me voient
Ainsi trompés me soulèvent
dans la gloire obscure
d’une vie qui n’est pas moi.
Derrière cette immortalité
Se crie mon enferment.
Derrière les oripeaux
Se crie ma solitude.
Et nulle lumière pour y voir.
Où est mon soleil ?
Où est mon soleil… »
« Toujours je reviens
Baigner mon âme
A la douce déchirure
De ma mémoire affligée.
Toujours je repousse
Cette lumière qui m’aveugle,
Car c’est dans le noir
Que je me sens palpiter.
Toujours je reprends
Ce fil qui me lie
Aux tréfonds de mon agonie,
Puisque je ne sais pas vivre
A la clarté du jour qui me fuit,
Seule ma nuit respire
Et mon souffle s’y repend.
Où est mon soleil ?
Où est mon soleil… »
« A ma sinistre gloire
J’ai érigé une armée
De sombres courtisans
Qui acclament chacun de mes cris.
Je vomis mes orgasmes au vent
Pour les voir s’animer.
Mon royaume de silence
S’agite sous leurs mots
Qui me disent ;
« tu es beauté, tu es beauté »
Orgie d’une messe
Dont je suis la prêtresse
Mais le lit de mon cœur
Résonne du froid
De mes siècles à attendre
Où est mon soleil ?
Où est mon soleil… »
« Attendre une autre âme
Qui entendrai dans mon chant
La mienne qui se fane.
A l’horizon des printemps,
Une voix qui me guiderait
Doucement vers le haut
De mon engourdissement,
Une voix qui violerait
mon silence autrement,
une oreille pour entendre
que derrière mes mots,
mes murmures languissant
disent tout mon l’amour
qui se noie lentement.
Où est mon soleil ?
Où est mon soleil… »
« Mon soleil ! Mon soleil !
Où es-tu ?
Je te veux maintenant.
Entendre ta vie
Couler dans mes veines
Pour que jaillissent enfin
les couleurs de la mienne.
Car je le sais maintenant,
Ma vie est somptueusement
Multi-chromatique,
Je veux danser le jaune
Et m’unir aux ocres.
Je veux chanter le rouge
Sans baigner dans mon sang.
Je veux mon soleil !
Mon soleil maintenant. »
Je t’aperçois de loin
Oripeaux au vent des tempêtes.
Tu es belle comme la nuit
Vu au soleil levant.
Ton armure de fer et de cuir
Ne m’empêche pas de voir
Ton cœur vibrant mais saignant,
Ne m’empêche pas d’entendre
L’autan que tu souffles,
Depuis ton aurore d’avant.
Entends-tu le signal
De mon armée de conquérants ?
Car c’est moi qui accours
Pour assiéger ta prison.
Et pierre par pierre,
Serrures par serrures,
Je tomberai une à une
Les chaines de ton néant.
La seule chose que je n’écouterai pas
Sera le « non » de ta peur.
Doucement je te tirerai
Au dessus de l’abyme,
Lentement je dégraferai
Ton armure guerrière.
Sur ta peau je verserai la chaleur
De mon soleil.
Alors, je me pencherai vers toi,
Et je murmurerai
Que ton soleil est vivant
Et qu’il est là,
Au fond de toi…
“To have swum dark water running out
Of my open excoriations
My skin overlapped with another skin.
Of leather and cold metal,
False realities and reversed signals,
the glances which see me
Thus misled raise me
in obscure glory
of a life which is not me.
Behind this immortality
Shouts itself my lock up.
Behind the tinsels
My loneliness is screamed.
And null light to see there.
Where is my sun?
Where is my sun…”
“Always I return
To bathe my heart
Within the soft tear
Of my afflicted memory.
Always I push back
This light which blinds me,
Because it’s in the black
That I feel to palpitate.
Always I begin again
This wire which binds me
With the subsoil of my anguish,
Since I cannot live
With the clearness of the day which flees me,
Only my night breathes
And my breath there repent.
Where is my sun?
Where is my sun…”
“To my disaster glory
I sat up an army
of dark courtiers
Who acclaim each of my cries.
I vomits my orgasms within the wind
To see them get alive.
My kingdom of silence
Be agitated under their words
Which say to me;
“you are beauty, you are beauty”
Orgy of a mass
I am the priestess
But the bed of my heart
Resounds of the cold
From my centuries to be waited.
Where is my sun?
Where is my sun…”
“To await another heart
Who will hear in my song
Mine which fades.
At the horizon of springs,
A voice which would guide me
Gently upwards
Of my nothingness,
A voice which would differently
violate my silence,
an ear to hear
that behind my words,
my murmurs languishing
say all of my love
that is drowning slowly.
Where is my sun?
Where is my sun…”
“My sun! My sun!
Where are you?
I want to you now.
To hear your life
To flow in my veins
So that spout out finally
the colors of mine.
Because I know it now,
My life is sumptuously
Multi-chromatics,
I want to dance the yellow
And to unify me with ochre.
I want to sing the red
without bathing in my blood.
I want my sun!
My sun now. ”
I see you by far
Tinsels with the wind of the storms.
You are beautiful like the night
Seen from the rising sun.
Your leather and iron armor
Do not prevent me from seeing
Your vibrating heart but bleeding,
Do not prevent me from hearing
Southerly wind that you breaths,
Since your dawn of before.
Do you hear the signal
Of my army of conquerors?
Because it is me who runs
To besiege your prison.
And stones by stone,
Locks by locks,
I will fall to one
Chains of your nothingness.
The only thing that I will not listen to
Will be the “not” of your fear.
Gently I will draw you
From above of the abyss,
Slowly I will unhook
Your warlike armor.
On your skin I will pour heat
Of my sun.
Then, I will lean towards you,
And I will murmur
That your sun is alive
And it is there,
At the bottom of you…